Description
Une production Compagnie du Passage
Florence subit la tyrannie d’un débauché, le duc Alexandre, bâtard des Médicis, soutenu par les troupes d’occupation de Charles Quint.
Accompagné par son cousin Lorenzo de Médicis qu’on appelle avec mépris Lorenzaccio, il soumet la ville à son bon plaisir.
La révolte gronde, et, dans l’ombre, des conspirations se trament. Dont celle fomentée par Lorenzo qui se révèle un représentant des opposants républicains au tyran.
Si Lorenzo s’est voué à la débauche, c’est d’abord pour gagner la confiance d’Alexandre et pouvoir ensuite l’assassiner.
Il accomplira son meurtre mais Florence n’en tirera nulle libération.
Le peuple se soumet sans combattre au nouveau gouverneur de la ville, Côme de Médicis, que le cardinal Cibo, éminence grise du Pape, leur a imposé dans un simulacre d’élection.
Le geste de Lorenzo aura été inutile.
L'affiche

Dates
Création au Théâtre du Passage
Printemps 2003
Tournées 2003-2004
Théâtre du Passage-Neuchâtel
Le Crochetan-Monthey
Théâtre Bernard Blier-Pontarlier
Théâtre Benno Besson-Yverdon
Théâtre Populaire Romand-La Chaux-de-Fonds
Hotel de Ville-Bulle
Schauspielhaus-Bâle
Théâtre de Vevey
Forum de Meyrin
Théâtre Place-Bienne
Espace Moncor-Fribourg
Théâtre de Vidy-Lausanne
Théâtre de l’Olivier-Istres
Equinoxe-Châteauroux
Théâtre des Quartiers d’Ivry
Distribution
Texte
Alfred de Musset
Avec
Yves Adam, Madeleine Assas, Robert Bouvier, Paola Landolt, Vincent La Torre (Matthieu Béguelin à la création), Serge Merlin, Olivier Nicola, Philippe Polet, Stéphane Rentznik, Tchili, Zobeida
Mise en scène
Anne-Cécile Moser
Conception et collaboration
artistique Robert Bouvier
Scénographie
Catherine Rankl
Création lumières
Eric Zollikofer
Création son
Jean-Baptiste Bosshard
Création costumes
Claude Rueger
Création maquillages
Cécile Kretschmar
Chorégraphie combats
Pavel Jancik
Collaboration chorégraphique
Joëlle Bouvier
Accessoires
Sylvia Faleni
Vidéo
Nicole Seiler
Voix off
Jean-Quentin Châtelain
Production
Compagnie du Passage
Presse
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Théâtre Lorenzaccio
Il fallait beaucoup de courage, et de passion, pour oser aborder cette pièce de Musset longtemps réputée «injouable» de par sa complexité et sa structure déroutante. Mais le succès, pour cette première création du Théâtre du Passage (NE), est au rendez-vous.
Anne-Cécile Moser et Robert Bouvier nous éclaboussent avec un spectacle kaléidoscopique au montage nerveux, magma incandescent où fusionnent les plaisirs de la chair et les idéaux chimériques.
Une mise en scène volcanique et onirique, capable d’évoquer aussi bien le chaos florentin que les troubles intérieurs de Lorenzo, ce tyran désabusé, mi-ange mi-pourriture.
Ce Lorenzaccio-là a incontestablement du chien.
ASS
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«Lorenzaccio» en thriller bien déjanté.
Culture
Patricien. 19 ans. L’esprit fin. Luttant pour l’idée de république. Il s’appelle Lorenzo. Et dans Florence bientôt les épieurs patentés ajouteront à ce prénom un suffixe péjoratif : Lorenzaccio… Car le pur s’est si bien faufilé dans l’entourage du duc de Médicis, tyran débauché, qu’il s’est pris au jeu. Les moeurs conspirantes tout comme la luxure de ce cousin déteignent. Lorenzo le tue «quand même». Et suivra sa mort, à lui, suicidaire.
Autrefois campé par Sarah Bernhardt et Gérard Philipe, le héros de Musset, sorte de Hamlet baroque et apte au cynisme, celui qui lance : «Crois-tu donc que je n’aie plus d’orgueil parce que je n’ai plus de honte», ce vif-argent entre enfance cruelle et lucidité de vieillesse, ce terroriste romantique postmoderne, ne se défait jamais d’un idéalisme, au risque de la grandiloquence mystique ou du mensonge.
C’est un thriller déjanté avec vifs combats, passes d’armes, défroques chiadées, un kaléidoscope énergiquement séquencé entre boudoir, salle des solennités, escaliers, place publique et rives de l’Arno peuplées de fantômes en foule qu’Anne-Cécile Moser et Robert Bouvier ont ici conçu. Tout en reliefs sonores, colorés, en plans coupés et mouvementés, une fresque en forme d’éducation politico-sentimentale dans une Toscane puant le péché que verrouille un émissaire du pape évidemment fétide et où l’ombre portée de Charles Quint évoque celle de Bush.
Robert Bouvier dans le rôle-titre accomplit un brillant marathon. Il se glisse, tour à tour brûlant ou glacial, dans la carcasse du pensif jeune homme que bientôt un autre, beaucoup plus chenu, seigneur républicain sans faille, semonce et tourmente : ici apparition fantastique de Serge Merlin qui finira aveugle dans les décors en plans obliques avec judicieuse trappe de bois de Catherine Rankel, peintre scénographe familière de Matthias Langhoff. Une jeune fille en blanc, Paola Landolt, se mue en promise : «La mariée est belle mais je vous le dis à l’oreille, prenez garde à son petit couteau.»
Le spectacle est bien, on vous le dit à l’oreille, il se donne à Ivry.
Mathilde LA BARDONNIE
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Un « Lorenzaccio » épuré et haletant à Ivry
«LORENZACCIO » d’Alfred de Musset figure au programme du bac, cette année. Un pensum diront certains. Rien de tel pour convaincre les ados du contraire que la version délestée de son fardeau historique, noire et cinématographique, d’Anne-Cécile Moser et Robert Bouvier, donnée à Ivry.
Le jeune héros, surnommé Lorenzaccio, mène une vie de débauche pour mieux infiltrer la cour de son cousin, le duc de Médicis. Ce dernier, porté au pouvoir par l’empereur d’Allemagne Charles Quint, a transformé Florence en un cloaque régenté par la terreur et la luxure. Mais au plus profond de cet être cynique, survit Lorenzo le pur, contaminé malgré lui par le vice, qui s’est juré d’assassiner son tyrannique cousin.
Robert Bouvier campe ici un Lorenzaccio, mauvais garçon au faciès grimé, monstrueux, dont la fragilité du héros romantique perce à travers un corps de funambule, déchiré, en tension perpétuelle. Ici, la construction de la pièce est ramenée à celle d’un polar haletant, aux scènes fourmillantes d’images de bacchanales, de combats à l’épée et d’affrontements psychologiques, politiques et métaphysiques. Le tout rehaussé par des décors baroques, peu éclairés, dont le seul plan en bois incliné sur plusieurs niveaux évoque, à grand renfort de trappe et d’escalier, tantôt des salles majestueuses, des chambres et tantôt des rues et les rives du fleuve.
Un condensé d’intelligence et de cauchemar éveillé.
Sandrine Martinez
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Pariscope
«La très belle mise en scène fait de ce Lorenzaccio une véritable saga à suspens,
aux allures contemporaines. Sensuel et touchant, le comédien Robert Bouvier joue
admirablement l’ambiguïté de Lorenzaccio.»Lise de Rocquigny
France soir
«Ce qui frappe d’abord, c’est l’inventivité de la mise en scène (…). C’est un très
beau travail, coloré et baroque.»Nicole Manuelo,